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Vivre à Paterson comme Paterson
Il nous semble qu'il est toujours très difficile de rendre le processus mystérieux et mouvant de la création artistique sur grand écran. Nous avons le souvenir d'un Van Gogh de Cukor avec Kirk Douglas que nous avions trouvé assez ridicule de ce point de vue alors que le Pialat sur le même sujet, avec Dutronc, se révélait plutôt juste.
Rendre le processus de l'écriture est encore plus difficile. On remarquera d'ailleurs que les biopics d'écrivains évitent soigneusement la question, ce qui est tout de même paradoxal. Nous avons bien un contre-exemple avec Le Temps Retrouvé de Ruiz qui traitait de manière habile mais belle et juste la manière dont naît une oeuvre.
C'est sans doute pour cela que Paterson de Jim Jarmusch nous a tant ému. En racontant une semaine de la vie d'un chauffeur de bus qui écrit des poèmes sur son cahier, un poète qui s'appelle Paterson et qui vit à Paterson (New-Jersey) comme si rien n'avait lieu que le lieu, Jarmush réussit à rendre presque palpable la manière dont naît le poème, dont il s'amende, se module avant même d'être écrit. La manière, aussi, dont le poète transforme sans en avoir vraiment conscience le monde dans lequel il vit, le recouvre d'une pellicule lumineuse qui transforme une ancienne ville industrielle sinistrée en un endroit à la beauté poignante pour le spectateur qui sent qu'elle ne tient, précisément, qu'à ce regard posé sur elle, un regard qui n'appartient pas seulement au poète mais à tous ceux qui le lisent ou même, simplement, à tous ceux qui ont la chance d'être compris, à tous les sens du terme, dans ce regard.
Dans le film, il arrive ce qu'il peut arriver de pire à un poète: la perte de ses poèmes. Paterson, pourtant, n'en fait pas un drame parce qu'il a la grâce. Des signes, comme la rencontre avec un autre poète japonais venu en pèlerinage voir Paterson (la ville) qui est aussi le lieu de naissance de William Carlos Williams, n'est qu'une confirmation, une accélération d'une certitude: il va continuer à écrire comme il va continuer de respirer.
En ce sens, le film de Jarmusch est un film sur la joie. Créer rend heureux, créer est l'affaire des derniers hommes heureux. Entendons-nous bien: on peut écrire des choses très sombres (ce n'est pas le cas de Paterson) et être joyeux, tout simplement parce qu'on arrive à les nommer avec exactitude. C'est en ce sens que Perros disait: "On peut écrire gaiement que l'on va se suicider".
En ce sens, le film de Jarmusch est un film sur la joie. Créer rend heureux, créer est l'affaire des derniers hommes heureux. Entendons-nous bien: on peut écrire des choses très sombres (ce n'est pas le cas de Paterson) et être joyeux, tout simplement parce qu'on arrive à les nommer avec exactitude. C'est en ce sens que Perros disait: "On peut écrire gaiement que l'on va se suicider".
Paterson, lui, en plus, sait faire infuser cette grâce inhérente à la création dans sa propre vie qui respire une immense sérénité.
Et à la fin, évidemment, on a envie de vivre à Paterson comme Paterson.
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