titre : Dragi Webdo n°163: guérir du diabète avec le régime (DiRECT), objectif dans l'HTA, bénéfice mammographie / examen clinique des seins, contraception et cancer
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Dragi Webdo n°163: guérir du diabète avec le régime (DiRECT), objectif dans l'HTA, bénéfice mammographie / examen clinique des seins, contraception et cancer
Bonjour, cette semaine, les actualités vont être essentiellement gynécologiques! Bonne lecture!
1/ Pharmacovigilance
Commençons par les alternatives à la benzathine pénicilline G dans le traitement de la syphilis d'après la SPILF. L'azithromycine ne figure plus sur la liste des traitements possibles, et la doxycycline est vraiment le traitement à privilégier en l'absence du traitement par pénicilline.
Des risques d'hépatites liés à l'ulipristal acetate sont en cours d'évaluation par l'agence européenne du médicament. En France, ce traitement est surtout prescrit en ville comme contraception d'urgence, mais aucun cas d'hépatite n'a été signalé dans ces conditions de prises ponctuelles. C'est rassurant, mais sinon, le levonorgestrel c'est plutôt bien, hein.
L'evolocumab, l'anti-pcsk-9 dont on parlait pas mal il y a quelques mois a été évalué par la HAS qui lui attribut un SMR insuffisant de les dyslipidémies non héréditaire homozygote. Étonnant que des médicaments avec des preuves d'efficacité aient des avis pourris et que des médicaments pourris restent remboursés... Mais en regardant en détail, l'étude FOURRIER, publiée en mars 2017 qui retrouvait la baisse d'évènements cardiovasculaire non mortels (NNT = 84), n'a pas été prise en compte dans ce rapport qui datait, en fait, de 2015 mais mis sur le site de la HAS en décembre 2017. Peut être une révision de l'avis dans 10 ans? (je ne suis pas spécialement "pour" ou "contre" les anti PCSK-9, mais l'organisation de ces administrations me dépasse...)
2/ Cardiovasculaire
Commençons par une étude de Circulation, étudiant les mesures de tension dans les études contrôlées randomisées ayant entrainé la modifications des recos américaines avec une cible plus basse. Ces analyses mettent en évidence une courbe en J, entre les valeurs de la PAS et la mortalité globale. Ainsi, on voit bien que sur-traiter augmente la mortalité. Chose étrange, le nadir (point le plus bas de la courbe correspondant à la tension à obtenir pour avoir le meilleur bénéfice) n'est pas situé au même endroit dans les groupes traitement standard ou traitement intensif... Les auteurs concluent qu'on ne peut donc pas se fier aux études de cohortes car il y aura la courbe en J, mais uniquement aux essais randomisés qui permettent en fait de trouver un "meilleur" nadir de PAS selon les groupes. Il y a peut être également un facteur qu'on a pas encore identifié qui intervient...
3/ Gynécologie
Des études sur la mammographie, pour commencer. La première est une étude de cohorte taïwanaise, comparant différents modes de dépistages dans laquelle près de 1,5 million de femmes asymptomatiques ont été incluses. La mammographie systématique tous les 2 ans était associée à une augmentation des la mortalité de 41% par rapport aux femmes ne bénéficiant que d'un examen clinique des seins annuel orientant la réalisation d'une mammographie mais un surdiagnostic de 13%. Maintenant, en comparant les mammographies tous les 2 ans réalisées après évaluation individuel du risque de cancer du sein, il n'y avait qu'une réduction du nombre de cancer de haut grade et pas de baisse de mortalité en comparant à l'examen clinique annuel et pas non plus de surdiagnostic. Malheureusement, les chiffres absolus sur la mortalité ne sont pas disponibles. A Taïwan, la mammographie tous les 2 ans semble plutôt intéressante, mais peut être qu'une mammo annuelle plutôt que tous les 2 ans pourrait être préférée dans le cadre d'un dépistage basé sur le risque individuel de cancer.
Du coté des Pays Bas maintenant, une étude de cohorte rétrospective a été menée chez les femmes ayant participé au programme de dépistage par mammographie tous les 2 ans entre 1989 et 2012 par rapport à celles n'y ayant pas participé. Les auteurs retrouvent une réduction de mortalité dans la cohorte de 5%. Cependant, ils prennent ensuite en compte "l'effet cohorte". C'est un effet complexe a géré, lié au fait que les patients dans la cohorte, ne se comportent pas de la même façon que les patients en dehors de la cohorte, ni de la même façon que des patients "juste avant" la cohorte ou "juste après". Bref, en prenant en compte cet effet, il n'y avait plus de bénéfice de mortalité. De plus, après prise en compte du temps d'avance diagnostique , 32% à 52% des cancers diagnostiqués étaient du surdiagnostic!
Pour continuer dans les méga-cohortes de plus d'un million de patient, une étude du NEJM sur des registres danois a retrouvé que les contraceptions hormonales augmentaient le risque relatif de cancer du sein de 20% en moyenne, s'échelonnant entre 9% et 38% , respectivement pour les utilisatrices de moins de 1 an et celles de plus de 10 ans d'utilisation. En chiffres absolus, ça donne des NNH de 33000 patientes par an utilisatrices de moins d'un an et de 6250 utilisatrices de plus de 10 ans par an Les contraceptions oestro-progestatifs étaient donnaient des résultats similaires aux progestatifs seuls. Seul l'implan contraceptif semblait avoir un risque un peu plus faible. Le sur-risque de cancer du sein se normalisait rapidement pour les utilisatrices sur de courtes périodes mais persistant jusqu'à 5 ans après l'arrêt pour les utilisatrices depuis plus de 10 ans. Les NNH semblent élevés, mais rapportés à la fréquence de prescription, ils ne le sont pas tant que ça... Pas de quoi prendre peur non plus, c'était des effets déjà connus, qui sont maintenant mieux chiffrés. (Si jamais des patients passaient par ici: n'arrêtez pas votre contraception à cause de cela et reparlez en à votre médecin pour discuter de la contraception la plus appropriée pour vous!)
Parlons maintenant des dispositifs intra-utérins (DIU, alias "stérilets"). Une méta-analyse qui semble de bonne qualité, a retrouvé que l'utilisation des DIU était associée à un moindre risque de cancer du col de l'utérus d'environ 30%. Cette diminution ne semblait pas être lié à la réalisation de davantage de frottis. Cependant, l'étude n'est pas en mesure de connaitre la part des DIU hormonaux pour savoir si cela influait sur les résultats.
Pour finir avec la gynécologie, une méta-analyse du BMJ, a recherché un bénéfice à la supplémentation en vitamine D durant la grossesse. Les auteurs retrouvent peu de bénéfices sur les issues de grossesse, en dehors d'une diminution des bronchiolites et asthmes du nourrisson, et concluent que les preuves sont insuffisantes pour recommander cette supplémentation. Si une ampoule de vitamine D à 28 SA réduit les bronchiolites, je pense pas que le coût soit si exorbitant pour s'en priver...
4/Diabétologie
Une méta-analyse du Lancet Diabetology a concerné les grandes études sur les analogues du GLP-1 (liraglutide, exenatide, semaglutide et lixisenatide). Les auteurs ont retrouvé un effet de classe réduisant les évènements cardiovasculaires de 10% et de la mortalité globale de 13%, sans augmentation des pancréatites, cancer du pancréas ou hypoglycémies (je n'arrive pas à accéder à l'article complet pour chercher des NNT). Pour le moment, le plus efficace reste le liraglutide, du moins, c'est celui qui a pesé le plus grâce à l'étude LEADER.
Enfin, peut on guérir du diabète sans traitement? Des chercheurs l'ont tenté dans une belle étude contrôlée randomisée nommé DiRECT et publiée dans le Lancet. Les 300 patients recrutés en médecine générale avaient un diabète de moins de 6 ans, un IMC entre 26 et 45, pas d'insulinothérapie et une HbA1C < 12%. Ils ont été traités de façon conventionnelle ou par un programme de perte de poids : arrêt de tous les antidiabétique oraux à J1 du programme, rations calorique à 850kcal/j pendant 3 mois puis rééducation à l'alimentation pendant 2 mois suivi de conseils à domicile le reste de l'étude pour obtenir une perte de poids de 15kg!! Après 12 mois d'étude, la rémission du diabète (HbA1C < 6,5%, après au moins 2 mois d'arrêt des traitements) a été obtenue chez 4% des patients en prise en charge classique , contre 46% dans le groupe intervention (OR= 19,7 ; p<0,001 et NNT=2,4 patient par an!). Une perte de poids était la condition indispensable à la rémission du diabète, et le pourcentage de patient en rémission augmentait avec le nombre de kilogrammes perdus. Une étude donc extrêmement intéressante, et des patients à suivre indispensablement sur plusieurs années pour voir si le régime mis en place et la rémission du diabète persistent.
C'était très dense! Bonne lecture et à la semaine prochaine!
@Dr_Agibus
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qui est tous les articles Dragi Webdo n°163: guérir du diabète avec le régime (DiRECT), objectif dans l'HTA, bénéfice mammographie / examen clinique des seins, contraception et cancer Cette fois-ci, nous l'espérons peut vous offrir des avantages à tous. Bon, vous voyez dans un autre article après
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