Papier retrouvé: sur Buk, sa vie, les chevaux sauvages et les collines

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Papier retrouvé: sur Buk, sa vie, les chevaux sauvages et les collines


Il vaut mieux être un ivrogne célèbre qu’un alcoolique anonyme. Charles Bukowski  qui a donné à la dipsomanie ses lettres de noblesses, est devenu un des plus grands écrivains américains du vingtième siècle grâce à la résistance de son foie et à la radicale nouveauté de son écriture. Le public français l’a découvert à la fin des années 70, lors d’un passage à Apostrophes, l’institution télévisuelle d’une époque où l’on pouvait encore parler de littérature en prime time. Entouré par Gaston Ferdière, le psychiatre qui avait soigné Artaud, et par Cavanna, l’anarchiste officiel du paysage médiatique, Bukowski, un excellent Sancerre aidant, n’avait pas tenu longtemps. Il avait éructé, ironisé, rigolé et insulté avec cette indifférence aristocratique au qu’en dira-t-on qui caractérise l’ivrogne et le génie, ces frères d’armes. Coincé ente la médicalisation du soignant et la révolte institutionnalisée de ce que l’on n’appelait pas encore le politiquement correct, Bukowski avait été chassé des studios, néanmoins applaudi par les techniciens.
Ce n’est qu’un des nombreux épisodes relatés dans la première biographie digne de ce nom consacrée à Buk, par Howard Sounes et sous-titrée « Une vie de fou ». On pourrait se demander l’utilité d’une biographie pour un homme qui inventa sans le savoir l’autofiction et ne raconta, pour l’essentiel, que ce qui faisait son quotidien : les bars d’Hollywood Boulevard, les chambres meublées, les cuites épiques, l’érotomanie compulsive, les éclats de rires sarcastiques et les poèmes tapés sur les machines à écrire des gueules de bois durables. C’est oublier un peu vite ce que les légendes cachent de chair souffrante, c’est oublier encore plus vite que l’écrivain, Bukowski plus qu’un autre, est ce mensonge qui dit toujours la vérité.
Né en 1920, Charles Bukowski est un enfant de la Grande Dépression. Il en garde l’impression que toute vie est placée sous le signe d’une insécurité fondamentale, que boire est le meilleur moyen d’oublier que l’on est assis sur un siège éjectable dans l’antichambre d’une apocalypse imminente. D’ailleurs, dans les derniers temps de sa vie, alors que l’Amérique du début des années 90 connaît une nouvelle récession, Buk, rongé par une leucémie revient vers cette vision d’un monde en phase terminale, comme si rien ne permettait d’échapper à cette fin programmée de tout.
Les femmes furent la grande affaire de sa vie. Avec elles, il fut odieux et charmant, insultant et noble, abject et généreux. Un amoureux oxymore, un amant antithétique. Il montra, derrière sa grossièreté et sa scatologie, une incroyable capacité à souffrir. Dévasté par une acné qui nécessita plusieurs hospitalisations, il ne put connaître de relations à peu près normales qu’aux alentours de ses vingt-quatre ans. Il faut lire Les jours s’en vont comme des chevaux sauvages dans les collines, recueil inédit qui paraît en même temps que la biographie. C’est une élégie pour Jane Cooney, sa première compagne. Le sordide devient somptueux, et Buk dans sa Volkswagen Coccinelle hors d’age, pleurant sur Stravinsky, roulant vers le couchant, apparaît comme un des plus grands poètes de notre temps. À l’instar d’un Brautigan ou d’un Carver, il se méfie du lyrisme comme on se méfie d’un politicien corrompu. Son minimalisme est un humanisme, une éthique de la non-participation à la folie américaine qui se déroule sous ses yeux : guerre raciale, guerre du Viêt-Nam, guerre sociale. Bukowski, et cela lui fut assez reproché, n’entretint que des rapports plutôt distants avec le mouvement de la Beat Generation, pressentant la récupération historique qui ferait bientôt des hippies les notaires de la faillite du rêve américain. On ne raconterait pas d’histoire à celui qui fut postier pendant vingt ans, usant ses nuits au tri, en compagnie des déclassés définitifs.
À la fin de sa vie, alors que sa situation conjugale et financière est enfin apaisée,   Buk  devient  le copain de Sean Penn. Avec l’acteur, il est invité à un concert de U2 qui lui est dédié, ce qui ne l’empêchera pas d’écrire dans son journal : « Les gens ont besoin de ce discours anti-establishment, antiparents, antitout. Mais un groupe de rockers millionnaires et adulés, quoi qu’ils disent, ce sont eux l’establishment. »
Bukowski, saint obscène et martyr ivre mort, est  bel et bien un héros de notre temps.

Jérôme Leroy (Le Figaro littéraire, 29 mai 2008)

Charles Bukowski, une vie de fou, de Howard Sounes (Le Rocher, 380 pages, 23 euros)
Les jours s’en vont comme des chevaux sauvages dans les collines de Charles Bukowski (Le Rocher, 236 pages, 17 euros)



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