L’apocalypse selon Juan Carlos Somoza

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L’apocalypse selon Juan Carlos Somoza








Dans Le mystère Croatoan (Actes Sud),  le romancier espagnol invente une fin du monde inédite.


Le mystère Croatoande Juan Carlos Somoza a beau paraître dans la collection blanche d’Actes Sud, ce n’en est pas moins un authentique thriller apocalyptique. Mais  l’apocalypse selon Somoza, pour une fois, ne ressemble à rien de connu. Pas de hordes zombies, pas d’invasions extraterrestres, pas de catastrophes écologiques ou alors d’un genre très particulier, et plutôt inattendu.
Juan Carlos Somoza n’est pas un inconnu, en Espagne comme en France. Ce psychanalyste de formation est notamment l’auteur de La caverne des idées en 2003, un roman qui se partage entre l’Antiquité grecque et notre temps. Un détective privé, double platonicien d’Hercule Poirot, Héraclès Pontor  découvre à travers un manuscrit le principe de l’eidésis, c’est à dire la présence de métaphores récurrentes habilement placées qui font naitre inconsciemment chez le lecteur des obsessions distinctes du récit qu’il croit lire. De là à transformer cette technique très littéraire en outil de manipulation et même en moyen invisible de commettre des crimes, il n’y a qu’un pas
Autant dire qu’on est toujours plus ou moins, avec Somoza, dans cette tradition d’un fantastique hispanique façon Borges ou Cortàzar, au carrefour de la philosophie, de la théologie, de l’érudition  et de la science pour mieux se mettre au service de l’étrange et de l’inquiétude. Un fantastique qui prend souvent les formes d’une enquête policière qui tente de comprendre rationnellement mais sans trop d’espoir de réussite, pourquoi le quotidien se met à dérailler et pourquoi le réel devient incompréhensible.
Dans Le mystère Croatoan, Juan Carlos Somoza pousse très loin cette logique narrative et y ajoute une forme de terreur pure, voire de gore, qui enchantera les amateurs du genre. Nous sommes dans l’Espagne d’aujourd’hui, celle de la crise économique, des indignés et des restrictions budgétaires. Ces dernières touchent aussi l’observatoire d’éthologie du centre d’écosystèmes de Madrid, dans une forêt proche de la capitale espagnole. On y suivra particulièrement le destin de Carmela, spécialiste du comportement des animaux, la petite trentaine, sortant d’une histoire difficile avec un pervers narcissique et obligée d’enseigner les sciences naturelles dans un lycée pour pouvoir vivre de sa vraie passion.
C’est Carmela et ses collègues du Centre qui voient un beau jour leurs ordinateurs tomber en rade et n’afficher qu’un mot inquiétant sur les écrans noirs : « Croatoan ». Très vite, deux indices apparaissent. Le mot correspond à l’inscription apparue sur un tronc d’arbre d’une île de Caroline du Nord, en 1590, après la disparition sans explication de toute la population. Ensuite, l’attaque des ordinateurs est en fait due à une sorte de virus informatique posthume dont l’auteur est le professeur de zoologie Carlos Mandel, mort en se suicidant deux ans plus tôt dans une clinique où il était soigné pour une grave dépression.
Ce Carlos Mandel, qui avait été le maître de Carmela, était une personnalité contestée pour ses théories sur les inter-comportements des insectes mais aussi pour ses interventions dans la vie politique et son amitié pour Logan, le chef d’une bande de motards néo-païens, La Manique, déguisés en animaux, partageant leur temps entre orgies, agressions racistes et volonté de retourner à une fusion totale avec la nature pour en finir avec la civilisation. Mandel était aussi, pour compléter le tout, l’amant d’un peintre, ex-flic, qui lui aussi a reçu le mystérieux message et qui garde une clé USB indéchiffrable donnée par le savant avant son hospitalisation.
Tout ce petit monde voit soudain la planète sombrer dans le chaos à vitesse grand V. Les animaux ont bientôt partout des comportements plus ou moins aberrants tandis que ce que l’on croit d’abord être des manifestations de gens en colère dans des pays en crise, se révèlent être un phénomène incompréhensible, effroyable ou les être humains se déshabillent, ne semblent ne plus connaître la douleur, ne poussent plus que des sons inarticulés et se déplacent pourtant de façon organisée, à la façon des fourmis, comme s’ils ne formaient plus qu’une seule conscience. En quelques heures, devant une police qui ne peut rien et des appareils étatiques qui se délitent, ces masses mortifères errent bientôt dans les villes comme dans les forêts et fusionnent, au sens littéral, avec des animaux devenus fous eux aussi.
Epidémie d’un nouveau genre ? Même pas. Une dernière équipe dirigée par une barbouze vieillissante missionnée par les services secrets européens et  accompagnée de mercenaires surentrainés tentent de retrouver eux aussi la clé USB où Mandel a peut-être donné une explication, voire une solution.
Juan Carlos Somoza excelle dans la peinture de cette étrange fin du monde d’autant plus que ses personnages ont une réelle complexité et la rendent crédible. Il n’est évidemment pas question ici de révéler la fin. Mais on pourra penser, à l’occasion aux visions cauchemardesques de Lovecraft ou, mieux encore à ce livre trop méconnu d’Arthur Machen, Le Grand Dieu Pan où se déchire le voile d’Isis et où le monde apparaît dans sa réalité. Il ne s’agit plus de la trouver hideuse ou splendide, cette réalité, mais de l’accepter par delà le bien et le mal, sans perdre la raison, ce qui est bien difficile. Dans Le mystère Croatoan, nulle morale, nul message pour nous mettre en garde contre notre conduite envers la planète. La fin du monde n’est pas spécialement de notre faute. Comme le remarque la jolie Carmela, à un moment : « Tout est mort, pas seulement amis, famille, personnes : règles, normes, raisons, causes aussi. Ce n’est pas seulement la fin du monde, c’est la fin des lois de la nature. »
Le vivant a juste décidé de retrouver son unité première, son indistinction organique et si une adaptation cinématographique de ce roman devait avoir lieu, on préfèrerait qu’elle soit confiée à David Lynch ou à Cronenberg plutôt qu’à Spielberg.

Jérôme Leroy

Le mystère Croatoan  de Juan Carlos Somoza ( traduction de Marianne Millon, Actes Sud, 2018)




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