titre : Papier retrouvé, 2: Frédéric Berthet, la retombée
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Papier retrouvé, 2: Frédéric Berthet, la retombée
A propos de la réédition de Paris-Berry et Felicidad, en 2013, dans la Petite Vermillon (Table Ronde). Histoire de commencer l'année avec celui qui est mort le 25 décembre 2003, à Paris et, depuis, nous manque.
Le monde vous semble étrange, absurde, parfois inhabitable. Vous avez pris le parti d’en sourire parce que les gémissements, ce n’est pas votre genre.
Il y a donc de fortes chances que vous trouviez votre bonheur dans l’oeuvre de Frédéric Berthet, mort il y a dix ans, en 2003, à l’âge de 48 ans. On réédite ces temps-ci deux des cinq livres qu’il a publiés de son vivant, Paris-Berry et Felicidad. Des livres minces, qui imposent dès les premières pages une écriture et un ton que vous n’oublierez plus : « L’écrivain s’engage sur le chemin de terre, entre la double rangée d’arbres qui mène à la route départementale. C’est comme s’il faisait pour la première fois attention à ce chemin de terre, qu’il se met à regretter aussitôt qu’il l’a quitté. »
Cela s’appelle le style. À l’époque où il était un brillant normalien, Frédéric Berthet suivait les séminaires de Roland Barthes. Il a sans aucun doute retenu sa définition de l’écriture, dans Barthes par lui-même (Seuil) : « Les arbres sont des alphabets, disaient les Grecs. Parmi tous les arbres lettres, le palmier est le plus beau. De l’écriture, profuse et distincte comme le jet de ses palmes, il possède l’effet majeur : la retombée. »
Berthet est l’écrivain de cette retombée, le subtil docteur de l’effet retard, de la discrète secousse souterraine du regret. Son lecteur a souvent l’impression de flirter avec la banalité, et puis sans qu’il comprenne pourquoi, cette banalité le poursuit, comme s’il avait laissé échapper quelque chose en route. Tout était trop clair, trop évident. Il lui faut revenir en arrière. C’est pour cette raison qu’on relit sans cesse Berthet, pour percer le mystère de cette fausse transparence, de cette langue où l’incandescence joue sous le givre.
Il y a donc de fortes chances que vous trouviez votre bonheur dans l’oeuvre de Frédéric Berthet, mort il y a dix ans, en 2003, à l’âge de 48 ans. On réédite ces temps-ci deux des cinq livres qu’il a publiés de son vivant, Paris-Berry et Felicidad. Des livres minces, qui imposent dès les premières pages une écriture et un ton que vous n’oublierez plus : « L’écrivain s’engage sur le chemin de terre, entre la double rangée d’arbres qui mène à la route départementale. C’est comme s’il faisait pour la première fois attention à ce chemin de terre, qu’il se met à regretter aussitôt qu’il l’a quitté. »
Cela s’appelle le style. À l’époque où il était un brillant normalien, Frédéric Berthet suivait les séminaires de Roland Barthes. Il a sans aucun doute retenu sa définition de l’écriture, dans Barthes par lui-même (Seuil) : « Les arbres sont des alphabets, disaient les Grecs. Parmi tous les arbres lettres, le palmier est le plus beau. De l’écriture, profuse et distincte comme le jet de ses palmes, il possède l’effet majeur : la retombée. »
Berthet est l’écrivain de cette retombée, le subtil docteur de l’effet retard, de la discrète secousse souterraine du regret. Son lecteur a souvent l’impression de flirter avec la banalité, et puis sans qu’il comprenne pourquoi, cette banalité le poursuit, comme s’il avait laissé échapper quelque chose en route. Tout était trop clair, trop évident. Il lui faut revenir en arrière. C’est pour cette raison qu’on relit sans cesse Berthet, pour percer le mystère de cette fausse transparence, de cette langue où l’incandescence joue sous le givre.
Paris Berry et Felicidad,La Table ronde, Petite Vermillon, 2013.
paru sur causeur.fr (juin 2013)
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