Laure ou la mauvais rencontre

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Laure ou la mauvais rencontre



Une mauvaise rencontre de Stéphanie Dupays (Mercure de France)    


Il faut lire Comme elle l’imagine de Stéphanie Dupays. Il faut le lire parce qu’il parle de l’amour et des réseaux sociaux, de l’amour au temps des réseaux sociaux. Dissipons, tout de suite, un malentendu. Les malentendus, à propos des bons ou des très bons romans, ce qu’est Comme elle l’imagine, sont de très bons signes mais tout de même, les écrivains aiment bien qu’on les comprenne même si ça suppose moins de lecteurs. « Je ne voudrais pour lecteurs que des gens que je voudrais pour amis » comme disait Chardonne.
Si nous parlons ici d’un roman d’amour au temps des réseaux sociaux, on imagine tout de suite un de ces romans « modes » écrit par des jeunes filles pour des jeunes filles avec des conversations et des statuts Facebook reproduits en pleine page. Ce que nous nommons « jeune fille » ici n’est pas une question d’âge, "jeune fille" désigne plutôt un état d’esprit consumériste, ivre de bonne conscience et totalement narcissique. Nous sommes ainsi entourés de jeunes filles de cinquante ans et de jeunes filles qui parfaitementpeuvent  être des hommes.
Il y a des jeunes filles dans le roman de Stéphanie Dupays: elle observe assez justement l’état du discours amoureux chez les intellectuels qui eux aussi sont devenus idiots mais de l’idiotie de Swann amoureux d’Odette. Ou d’Odette faisant souffrir Swann.
On l’aura compris, Comme elle l’imagine est un roman qui parle de la seule affaire importante que nous rencontrions dans nos vies post-historiques, l’amour et il montre que l’amour, même au temps du 2.0 et malgré le 2.0, c’est pour paraphraser Jacques Chardonne –encore lui-, beaucoup plus que l’amour. C’est une accumulation d’émotions, de signes contradictoires, de plaisirs décevants et différés et, soudain, de joies profondes, de divines surprises.
L’histoire entre Vincent et Laure, les deux personnages de Comme elle l’imagine, c’est l’histoire entre Swann et Odette, à ceci près que c’est Laure qui est Swann et Vincent qui est Odette. A Laure, jeune universitaire, la sensibilité extrême, l’intelligence devenue inutile et qui souffre d’être inutile, la surinterprétation à la fois consciente et délirante des signes, l’aptitude à la souffrance. A Vincent, documentariste séduisant, gloire montante et usager redoutablement efficace des réseaux sociaux, le côté catin d’Odette, son sadisme de vilaine fille, son instinct très sûr pour plaire, pour déplaire, pour plaire de nouveau, pour faire souffrir, pour repérer les failles, pour jouer avec les références touchant Laure/Swann qui sera persuadée, ou plutôt fera semblant d’être persuadé,e qu’elle est comprise et peut-être aimée.
Nous avons là, la première référence agissante du roman, Proust, utilisée de manière souterraine. La seconde, c’est Flaubert (ce n’est pas un hasard, si Laure se rend à un colloque sur Flaubert et Proust). Là encore, Laure devient un symptôme vivant, endosse une pathologie qui est celle de l’échec, cette spécialité de Frédéric Moreau dans L’Education Sentimentale. Elle est, le temps de cette histoire, et Frédéric Moreau et Swann. Elle est aussi, troisième référence du roman, ce « je » de Barthes qui est à l’oeuvre dans Fragments d’un discours amoureux.
Mais l’influence de Flaubert est aussi visible jusque dans l’écriture. Nous ne sommes pas dans un pastiche, non, mais la façon de découper son roman et surtout cet emploi à rebours de l’imparfait qui devient un temps défini et du passé simple qui devient indéfini (« Elle lut Proust »), renverra une résonance familière aux lecteurs de l’Education Sentimentale et de Madame Bovary. Laure est un peu Emma aussi, mais c’est une autre histoire, c’est une Emma intelligente, donc c’est Frédéric.

Stéphanie Dupays a fait aussi de Comme elle l’imagine,  un roman sur la littérature. C’est le roman d’une lectrice qui a fait de la littérature son métier mais lui demande en plus des solutions, des pistes, des analogies, tout en sachant que cela est impossible ou, si par hasard on les trouve, ces solutions,  cela ne console pas. 
Or, il semble que l’attachante Laure se caractérise par « un besoin de consolation impossible à rassasier ». Il est peut-être dû à ses origines provinciales, à son statut d’enfant unique, à son inquiétude d’être démasquée comme une enfant de la classe moyenne qui a réussi à Paris. Cela amène à une autre force de Stéphanie Dupays, sa précision sociologique, bien entendu limitée au milieu que fréquente Laure, mais tout de même, elle est là. On sourira au portrait de l’ambitieux énarque qui veut connaître le terrain en fréquentant... la section du PS du Vème arrondissement, et aux portraits des adhérents: en quelques lignes, c’est du Daumier 2019.

Laure se libère, à la fin, de sa passion stérile pour Vincent. 
Tout d’un coup, ou presque, elle n’a plus mal. Tout d’un coup ou presque, l’écran n’est plus cette addiction luminescente dans les soirées solitaires. Elle a fait, dit-elle, une mauvaise rencontre. Cela aurait pu aussi être le titre de ce roman brillant, tenu, qui n’affirme rien mais montre tout.


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